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TABLE DES MATIÈRES
Elsa Kammerer et Jan-Dirk Müller, Avant-propos
Marie Madeleine Fontaine et Jean-Louis Fournel, Introduction
Jan-Dirk Müller, « Le jeune Maximilien et l’internationalisation de la guerre. A propos du Weiskunig de Maximilien Ier »
Emmanuel de Crouy-Chanel, « Précision, création et circulation du vocabulaire de l’artillerie à la Renaissance : qu’est-ce que le ‘basilic’ de Rabelais ? »
Marie Madeleine Fontaine, « Dénomination de quelques armes d’hast dans les Exercitiorum collectanea du condottiere Pietro Del Monte (1509) »
Pieter Martens, « Ingénieur (1540), citadelle (1543), bastion (1546) : Apparition et assimilation progressive de termes italiens dans le langage de l’architecture militaire aux Pays-Bas des Habsbourg »
Margarida Tavarés da Conceição, « Le langage militaire des ingénieurs et des fortificateurs portugais (ca 1480-1580) »
Ariane Boltanski, « Une langue religieuse de la guerre : de quelques manuels jésuites à l’intention des soldats dans la seconde moitié du xvie siècle »
Francesco Senatore, « ‘Parole/effecti’ : Le langage de la médiation politique dans les sources documentaires de la Renaissance italienne »
Giuliano Marchetto et Christian Zendri, « La langue de la guerre dans les textes juridiques : tradition du droit et expérience de la guerre »
Jean-Louis Fournel et Jean-Claude Zancarini, « La langue du conflit dans la Florence des guerres d’Italie »
Marie Madeleine Fontaine, Annexes
1. Lexique technique de la Sciomachie de Rabelais
2. Corrections d’A. Macault portées aux Apophtegmes d'Erasme
3. Commentaires (et erreurs) d’Henry Estienne
4. Quelques termes militaires relevés par Hélène Naïs
5. Vocabulaire militaire de l’Adolescence clémentine de Marot
Marie Madeleine Fontaine, Index des mots techniques cités dans les articles
Résumés et traductions
Index des Mots de la guerre
Les auteurs
Table des illustrations
Cet ouvrage s’intéresse à la terminologie des mots appartenant aux domaines militaires (armes, artillerie, fortifications, etc.), qu’ils concernent les professionnels de la guerre, les juristes du droit de la guerre ou les acteurs politiques, selon les langues et les conditions de chaque pays du monde européen et méditerranéen, entre les XVe et XVIIe siècles. L’analyse de l’invention, de l’usage et de l’usure des mots réserve quelques surprises dans les évolutions rapides et irréguli¨res qui marquent les relations entre des réalités éphémères et leurs désignations plus ou moins stables et pertinentes. Les auteurs de ces études se sont interrogés sur les causes diverses qui ont pu être à l'origine de tels décalages ou survvances.
Die Beiträge des Bandes widmen sich terminologischen Fragen des Militärwesens (Waffen, Artillerie, Festungsbau) im Kontext unterschiedlicher Berufsfelder – des Militärs, aber auch des Kriegsrechts und der Politik –, unterschiedlicher Sprachen und der unterschiedlichen Bedingungen, die in den Ländern Europas und des Mittelmeerraums im Zeitraum des 15. bis 17. Jahrhunderts herrschten. Die Analyse der Innovation, Usualisierung und Veränderung dieser Begriffe bringt überraschende Entwicklungen im Spannungsfeld ebenso unruhiger wie unvorhersehbarer Zeitläufte einerseits und vergleichsweise stabiler und dauerhafter Benennungstraditionen andererseits zu Tage. Die hier versammelten Studien fragen nach den vielfältigen Gründen der daraus resultierenden Widersprüche und Residuen.
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Le Printemps d’Yver, œuvre unique de Jacques Yver, fut publié une trentaine de fois de 1572 à 1600, traduit en anglais dès 1580, et réédité une seule fois, en 1841, par P. Lacroix. La présente édition redonne à ce grand texte son état originel avec les variantes et corrections nécessaires, en même temps qu’elle restitue son auteur, mort à 24 ans peu avant la parution du Printemps. Sous Charles IX, pendant les guerres civiles, cinq jeunes gens se réunissent cinq jours dans un château poitevin autour d’une « dame », et racontent chacun une « histoire ». Décor, dialogues et récits assurent à l’entreprise romanesque un caractère plus homogène et complexe qu’il n’y paraît. Inspiré notamment par ce qu’ont écrit Ronsard et Belleau avant 1572, Yver lie étroitement prose et poèmes et invente une « belle langue » aux registres très variés, au service d’un ensemble savamment composé: il lui importait de livrer avec humour les doutes et les inquiétudes d’un jeune gentilhomme sur les hasards tragiques de l’amour, le suicide, l’amitié, la guerre, la géopolitique, préfigurant parfois Montaigne, son aîné. Par ses connaissances et ses goûts multiples, le Printemps contribue à créer une réflexion nouvelle sur les arts de représentation et les plaisirs de la musique et de la danse. Par ses intrigues et sa langue, l’œuvre sert durablement de modèle en France et en Angleterre.
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L’étude du rire méritait d’être renouvelée pour une période que Rabelais continue à dominer. Ce volume a regroupé vingt-six intervenants – littéraires, musicologues, historiens de l’art, des sciences ou de la pensée religieuse – qui offrent ici un recueil de vrais rires de toutes natures. A un moment où s’essoufflent les modèles inopérants de Bakhtine et de ses contradicteurs, il a paru plus important de saisir sur le vif, comme à l’improviste, la présence exceptionnelle du rire à tous les niveaux de l’invention, des pratiques et des comportements des hommes de la Renaissance. En partant des évidences sensibles, notamment musicales et iconographiques, en interrogeant constamment les expressions du rire et son lexique – partout, jusque dans les archives qui le condamnent –, en développant sous des angles nouveaux, la réflexion sur les auteurs et les artistes les plus attendus comme les plus anonymes (Rabelais, Montaigne, Roland de Lassus, Ronsard, Béroalde de Verville, Tabourot, Léonard de Vinci et son entourage, etc.), en soulignant également le rôle majeur des médecins-philosophes par le regard libre et profond qu’ils jettent sur ’activité de rire, le volume dégage peu à peu les nouvelles implications de l’érudition facétieuse et des pratiques de cour: tout cela intéressait encore vivement le XIXe siècle. L’omniprésence du rire suggère finalement qu’il pourrait être une activité globale, tout à la fois indépendante et nécessairement sociale, qui unit sans cesse le coeur et le corps de chaque homme dans une expérience unique d’ordre sensible, et met en jeu observation, culture et imagination. Le rire que l’on vivait naturellement à la Renaissance nous concerne pleinement aujourd’hui.i.
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Jean-Pierre BRACH,
Antoine CALVET,
Marie Madeleine FONTAINE,
Mino GABRIELE,
Carlos GILLY,
Didier KAHN,
Wallace KIRSOP,
Jean LETROUIT,
Jean-François MAILLARD,
Sylvain MATTON,
Valérie NEVEU,
Alfredo PERIFANO,
Henri Dominique SAFFREY,
Nicolas SÉD,
Laszlo TOTH
Sommaire: Bibliographie des travaux de François Secret. Articles de : Henri Dominique Saffrey, "Porphyre dans la Patrologie de Migne. Sur la divination"; Nicolas Séd, "Deux documents sur la kabbale : Le Commentaire sur le Sepher Yesirah de Moïse ben Nahman et le Traité des Hêykalot"; Alfredo Perifano, "Le Tractato iustissimo fabricato per me an. C. de la vera e de la falsa alchimia"; Marie Madeleine Fontaine, "Les attaques de Pietro Del Monte contre l’alchimie dans le De veritate unius Legis de 1509"; Antoine Calvet, "Une pratique de l’or potable au XVIe siècle : le Traité du Grand Œuvre de Philippe Rouillac"; Didier Kahn, "Cinquante-neuf thèses de Paracelse censurées par la Faculté de théologie de Paris, le 9 octobre 1578"; Jean Letrouit, "Agathius Guidacerus et Gilbert Genebrard à travers deux autographes des archives du Collège de France"; Carlos Gilly, "Una carta desconocida de Postel a Theodor Zwinger"; Jean-François Maillard, "Postel le cosmopolite : quelques documents nouveaux"; Jean-Pierre Brach, "Le Petit Traité de la signification ultime des cinq corps réguliers ou éléments de l’éternelle vérité de Guillaume Postel"; Wallace Kirsop, "À propos d’un exemplaire du De orbis terræ concordia : Postel chez les bibliophiles"; Valérie Neveu, "De Guillaume Postel à Richard Simon : Zohar et autres sources hébraïques dans les collections de la Bibliothèque municipale de Rouen"; Laszlo Toth, "Joseph Ciantes kabbaliste chrétien tardif? La doctrine oubliée des “trois lumières primordiales” et celle des sephirot, «préfiguration des plus grands mystères chrétiens»"; Mino Gabriele, "Il poeta della rugiada"; Sylvain Matton, "Le Cantique des cantiques de Salomon interprété dans le sens physique de Jean Vauquelin des Yveteaux"; "Jean-Pierre Laurant, L’Alchymie du Maçon de François-Nicolas Noël".
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L’unique roman de Barthélemy Aneau, et son chef-d’œuvre, imprimé un an avant son assassinat, n’a jamais été réédité ni étudié avec attention depuis 1560. On a eu pour principe de faire connaître en profondeur une œuvre totalement originale, pleine d’imagination et d’humour : ne voit-on pas un héros tenant de Noé, d’Hercule et des Gaulois se promener sur un hippopotame volant pour civiliser le monde antique et le Nouveau monde, tandis que son fils, un homme-coq, le recherche partout ? En se proposant de fonder l’“histoire fabuleuse” sur les bases renouvelées d’un récit spéculaire rigoureusement organisé, Aneau s’affronte lucidement au mythe, à l’utopie, au roman historique, au roman pédagogique, au conte pour enfant, et finalement, de loin, au conte philosophique auquel le prédispose son attachement à l’Ancienne théologie et – nouveauté plus grande – à l’origine mythique de la Jurisprudence.
Un glossaire précis, des gravures, une annotation abondante et une bio-bibliographie éclairent l’œuvre et ses curiosités multiples, ainsi que son destin. Ils cernent en outre le milieu humaniste assez homogène auquel appartient Aneau à Lyon et à Bourges, mais aussi à Paris, à Bâle et en Italie, voire en Angleterre. Deux index permettent d’interroger facilement l’ensemble.
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Le commentaire est, à la Renaissance, un genre polymorphe : commentaire érudit, commentaire-pamphlet ou commentaire incorporé au texte, comme dans l'Heptaméron ou le Moyen de Parvenir. Toutes ces formes attestent l'importance de l'interprétation. Dans le cas particulier de Ronsard, il s'agissait, pour Muret et Belleau, de défendre et d'illustrer sa poésie, de légitimer sa "manière de parler", d'élucider ses "inventions". Le commentaire repère aussi les sources et les modèles, déployant une science dont les commentateurs ne sont pas peu fiers. Belleau est en effet très conscient de l'importance pédagogique de son travail. Oeuvre de légitimation de la poésie française et oeuvre didactique à la fois, le commentaire est bien une entreprise humaniste. L'éclairage qu'il apporte au texte lui confère, en retour, une autorité à part entière. Pour cette raison l'édition des commentaires aux poètes classiques sont des instruments indispensables pour la compréhension de la poésie elle-même.e.